Il y a de bons et de mauvais parallèles historiques. Un enseignant qui s’émeut devant «les terribles images de Montréal rappelant ce qu'était Belfast il y a 35 ans » (LP23/06 « ai-je été naïf ? »), trace une comparaison fausse, qui suscite la peur et paralyse la pensée. Parions qu’il n’a jamais vu Belfast et qu’il ne connaît les manifs de Montréal qu'à travers les caméras de LCN. C'est bien le malheur de la perception des manifs : ceux qui en parlent le plus sont ceux qui en ont vues le moins.
Exemple de paternalisme. Les Québécois auraient
un inquiétant passé révolutionnaire, selon D. Bombardier (LD09/06B5). Ils se laissent
parfois griser par une pyrotechnie de
révolte populaire, mais pas trop longtemps. Ils retrouvent
vite leur bon vieux sens et rentrent
dans les rangs de la majorité silencieuse. Bon, ils n’y parviennent pas
eux-mêmes, ce serait beaucoup leur demander. C’est grâce aux autorités, qui leur rappellent quelques vérités, que les Québécois s’assagissent et
refusent les audaces qui pourraient mener à des remises en question. Dieu soit loué !Première fonction de l’histoire : faire voir que les choses n’ont pas toujours été ce qu’elles sont, et susciter la réflexion et l’imagination sur ce qu’elles pourraient être. Deuxième fonction de l’histoire : rappelez aux autorités qu’elles seront jugées en fonction de leur capacité à s’élever à la hauteur des situations qu’elles traversent. Et donc condamnées pour leur étroitesse, leur courte vue et leur mesquinerie.
L'année 2012 sera faste pour les historiens du futur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire